Les droits de l'homme contre le peuple by Jean-Louis Harouel

Les droits de l'homme contre le peuple by Jean-Louis Harouel

Auteur:Jean-Louis Harouel [Harouel, Jean-Louis]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Sciences Humaines
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


RELIGION DES DROITS DE L’HOMME ET DÉNATURATION DU DROIT

Le droit doit être fondé sur des valeurs de durée afin d’assurer sur le long terme la pérennité des sociétés qu’il régit. C’est ce que constate, dans toutes les civilisations, l’historien du droit. C’est ce qui s’est passé en Occident pendant un millénaire. Tous les droits qui se sont appliqués en France – qu’il s’agisse du droit coutumier (d’origine principalement germanique), du droit romain, des règles juridiques d’origine juive reprises par la législation ou la jurisprudence, ainsi que de la synthèse qui a été faite de tout cela dans les codifications napoléoniennes – obéissaient à des valeurs de durée. Ce sont ces valeurs qui ont permis aux sociétés européennes de vivre et de durer.

Cette conception classique du droit était parfaitement conforme aux conceptions chrétiennes qui ont très longtemps imprégné les mentalités des Européens et l’esprit des institutions. Le christianisme avait repris à son compte la morale descendue du Sinaï. Jésus reste attaché à la morale du Décalogue. Il ne dit pas que l’adultère est chose sans gravité. Il ne sauve la coupable que pour une fois. Il obtient sa grâce, mais l’invite à ne pas recommencer. Symbiose de la prédication évangélique et de la tradition biblique, le christianisme a conservé toute sa validité à la morale des Dix Commandements. Les apôtres et les disciples approuvent explicitement le châtiment terrestre de ceux qui commettent le mal93.

Religion de l’amour divin, le christianisme n’a guère cherché à introduire des valeurs d’amour dans le droit des nations chrétiennes. Il a fait sienne l’idée que le droit avait pour mission de permettre la durée des sociétés humaines et ne s’est pas mêlé de changer ses dispositions. Au demeurant, cela était conforme à la disjonction chrétienne du politique et du religieux, fondé sur l’idée que les responsabilités politiques et juridiques sont purement d’ordre terrestre – de la compétence du prince ou du peuple –, tandis qu’à l’inverse, le royaume de Dieu n’est pas de ce monde.

Au contraire, durant la seconde moitié du XXe siècle, dans un contexte d’implosion de la pratique religieuse chrétienne, le droit français et celui de la plupart des autres pays d’Europe occidentale ont tendu à se transformer en une religion d’amour universel : la religion séculière des droits de l’homme.



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